Focus sur la maladie d'alzheimer

Recherche Mis en ligne le 5 novembre 2012
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A l’occasion de la nouvelle campagne de sensibilisation. L’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière vous présente ses travaux de recherche sur la maladie d’alzheimer.

Cette campagne est diffusée gracieusement sur différents canaux : TV, radio, affichage, presse et cinéma grâce à Publicis via Zenith the ROI agency.
Publicis Conseil, partenaire historique de l’Institut du Cerveau – ICM, a conçu et produit la campagne ‘pluri média’ de la Fondation : Richard Berry a réalisé un film (prod. WAM et Dog Production) mettant en scène Jean Reno et reprenant les codes traditionnels d’une bande annonce de cinéma. Diffusé en formats 30s sur petit écran et 60s sur grand écran, ce film est le point d’orgue d’un dispositif mis en place du 1er au 20 Novembre 2012, qui compte également deux annonces presse et affiches.

La maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer affecte aujourd’hui entre 855 000 et 1 000 000 de personnes en France et on estime à plus de 225 000 le nombre de nouveaux cas chaque année. Près d’un million et demi de personnes pourraient être affectés dès 2020.
Plusieurs dizaines de médicaments sont en cours de développement pour soigner cette grave maladie neurodégénérative.

Malgré ces efforts, à ce jour aucun traitement efficace n’a pu être découvert.
Les thérapies les plus innovantes et les plus prometteuses n’ont pu prouver aucun impact significatif sur le cours de la maladie. De l’avis même des experts internationaux, le traitement de référence (par inhibiteur d’acétylcholinestérase) n’a qu’un bénéfice limité pour les patients.

Ce constat est dû à trois raisons : Tout d’abord l’absence de compréhension fine des mécanismes de la maladie, c’est à dire des premières altérations du fonctionnement des neurones dans le cerveau. Ensuite, le fait qu’au moment du diagnostic de la maladie, celle-ci a déjà trop gravement affecté le cerveau. Enfin, derrière la « maladie d’Alzheimer » se regroupent probablement plusieurs sous-groupes de la maladie. Un médicament donné peut ainsi être efficace sur un de ces sous-groupes, mais inutile pour les autres.
La situation serait probablement différente si on pouvait intervenir plus tôt, à un moment où le cerveau peut encore compenser les effets de la maladie et dispose d’une « réserve fonctionnelle » suffisante, et distinguer les différentes formes de la maladie.

La réponse de l’Institut du Cerveau – ICM

L’équipe du Professeur Charles Duyckaerts et du Docteur Stéphane Haïk cherche à comprendre les mécanismes qui conduisent à la maladie d’Alzheimer, avec deux pistes principales : on sait l’importance des facteurs environnementaux, et en particulier du métabolisme du cholestérol, dans le développement de cette maladie. L’un des plus grands facteurs préventifs (si l’on excepte l’activité intellectuelle et physique) est la consommation régulière d’oméga3. En comprenant le rôle du métabolisme du cholestérol dans la maladie, il devrait être possible de trouver de nouvelles pistes pour la soigner.
En parallèle à ses recherches sur la « voie » du cholestérol, le Docteur Haïk s’intéresse aux protéines de type prion. Celles-ci, à la manière de virus, sont capables de contaminer les autres et de déclencher une cascade de modification de protéines qui, en changeant de configuration, s’agrègent et deviennent toxiques.

Des travaux récents montrent que ce phénomène se produit également pour l’une des deux protéines majeures dans la maladie d’Alzheimer. Comprendre ce mécanisme de transformation
d’une protéine utile en protéines toxiques contaminant les autres peut donner des pistes pour court-circuiter ce mécanisme délétère.
Par ailleurs, le succès dans la lutte contre ce fléau commence par la capacité à diagnostiquer plus tôt et plus précisément. Le Professeur Bruno Dubois avec son équipe, a montré en 2007 qu’il sera possible de prédire l’arrivée des signes* cliniques de la maladie d’Alzheimer 3 ans avant que ceux-ci ne surviennent. Pour ce diagnostic anticipé de la maladie, deux éléments clefs : la détection de troubles de mémoire très spécifique
(du type « hippocampique ») et la modification de la concentration de certaines protéines dans le liquide céphalo-rachidien. Ces travaux sont possibles grâce à l’étude sur d’importantes cohortes de patients.


*Comportements stéréotypés, comportements inappropriés, perte des intérêts, réduction des soins personnels, troubles du langage, caractérisés par un déficit de la fluence verbale et de la dénomination (source : INSERM)