Deux chercheuses de l’ICM récompensées lors d‘un congrès mondial sur la sclérose en plaques

Recherche Mis en ligne le 28 novembre 2017
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Emilie Poirion et Charline Benoît dans l’équipe de Bruno Stankoff et Catherine Lubetzki ont été récompensées pour leurs présentations lors du congrès international ECTRIMS-ACTRIMS sur la sclérose en plaques.

A l’occasion du congrès international ECTRIMS-ACTRIMS, dédié à la recherche et au traitement de la sclérose en plaques, Emilie Poirion, doctorante, et Charline Benoît, neurologue et étudiante de Master 2, toutes deux dans l’équipe de Bruno Stankoff et Catherine Lubetzki, ont reçu deux des trois prix pour les meilleures communications orales de jeunes investigateurs.

Leurs présentations portaient sur l’application d’une méthode d’évaluation de l’activation du système immunitaire inné dans la sclérose en plaques grâce à une technique d’imagerie, la TEP (tomographie par émission de positons). Elles ont ainsi pu démontrer qu’une inflammation chronique au sein des lésions, qui n’est pas visible en IRM, détermine leur évolution structurelle au cours du temps, (Charline Benoit), et qu’il existe un gradient d’activation des cellules microgliales autour des ventricules cérébraux associé à la progression clinique des patients (Emilie Poirion). Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives de suivi individualisé, et de caractérisation de sous-groupes de patients, afin d’adapter leur prise en charge.

« Ces récompenses constituent une très belle reconnaissance de notre travail et donnent une visibilité importante aux recherches de l’équipe sur l’utilisation de l’imagerie moléculaire en TEP dans la sclérose en plaques » Emilie Poirion et Charline Benoît.

Le congrès ECTRIMS-ACTRIMS (European-American Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis) s’est tenu du 25 au 28 octobre à Paris et a réuni plus de 10 000 personnes.

La TEP ou tomographie par émission de positrons

La tomographie par émission de positons (PET scan en anglais) est une technique d’imagerie utilisée à visée diagnostique qui permet de visualiser l’expression de marqueurs cellulaires à l’intérieur d’un organe. Elle permet d’obtenir des informations à l’échelle moléculaire et cellulaire concernant le fonctionnement d’un organe.

Elle consiste à injecter un traceur faiblement radioactif, se fixant spécifiquement sur un élément du corps, permettant de visualiser son expression dans les cellules et donc d’évaluer le mécanisme dans lequel il est potentiellement impliqué. Les détecteurs placés à l’intérieur de l’appareil (une caméra ressemblant à un scanner) enregistrent les rayonnements émis par l’organe étudié, permettant de reconstruire des images qui traduisent l’expression de la cible du traceur. Le traceur est naturellement éliminé par l’organisme en quelques heures.

La TEP est très utilisée en oncologie pour l’observation des tumeurs mais elle est également largement utilisée en neuroimagerie cérébrale, par exemple pour visualiser l’activité d’une région du cerveau ou l’accumulation les plaques amyloïdes dans la maladie d’Alzheimer. Son utilisation dans la sclérose en plaques est en pleine expansion, car elle permet de visualiser des mécanismes associés à l’apparition ou à la progression des lésions qui échappent à l’IRM, comme la remyélinisation, l’inflammation, l’atteinte neuronale. L’équipe de Bruno Stankoff et Catherine Lubetzki a joué un rôle pionnier dans le développement de la TEP appliquée à la sclérose en plaques.