journée mondiale de la maladie de parkinson

Recherche Mis en ligne le 6 avril 2012
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Le 11 Avril, date anniversaire de la naissance de James Parkinson, est devenu, depuis 1997, la Journée mondiale de la maladie de Parkinson.

Qu’est-ce que c’est la maladie de Parkinson ?

La maladie de Parkinson est une affection dégénérative, rare avant 45 ans, touchant 1,5 % de la population de plus de 65 ans, qui atteint autant les hommes que les femmes. La lésion fondamentale est la dégénérescence d’un certain type de neurones : les neurones dopaminergiques.

Ces neurones produisent de la dopamine, qui est une des substances neurotransmettrices du système nerveux. Elle intervient notamment au niveau de neurones responsables du contrôle des mouvements du corps. Il y a lors de la maladie de Parkinson un déficit en dopamine dans le cerveau et cela se manifeste par des troubles des mouvements.

Causes et facteurs de risque

La cause de la maladie de Parkinson est inconnue. De très rares cas sont héréditaires, et dans ce cas ce sont des maladies de Parkinson survenant chez des sujets très jeunes. De même aucun facteur de risque n’est connu avec certitude, notamment aucun facteur alimentaire ou infectieux n’a été reconnu.

LES AVANCÉES DE LA RECHERCHE SUR LA MALADIE DE PARKINSON A L’INSTITUT DU CERVEAU ET DE LA MOELLE ÉPINIERE (Institut du Cerveau – ICM)

La maladie de Parkinson touche plus de 150 000 personnes en France. Elle représente la deuxième cause de handicap moteur de l’adulte après les accidents vasculaires cérébraux. Du fait de l’accroissement de la longévité, le nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson va augmenter de 1,5 à 2 fois d’ici 2025.

Le diagnostic, subtil au tout début de la maladie, est fiable grâce à une grande rigueur dans l’analyse des symptômes. De nombreux traitements sont disponibles, toutefois, ils ne permettent pas la maîtrise de tous les troubles, en particulier pour la marche, et une adaptation personnalisée est indispensable. De plus, si le traitement permet de lutter contre les symptômes de la maladie, il ne permet pas de prévenir la dégénérescence des neurones (en particulier dopaminergiques) qui sous-tend la maladie. Jusqu’à présent, les mécanismes à l’origine de la dégénérescence de ces neurones ne sont pas complètement élucidés. Les équipes de recherche de l’Institut du Cerveau – ICM cherchent à percer les mystères de la maladie de Parkinson en l’abordant sous différents angles.

L’équipe de Marie Vidailhet cherche à découvrir les signes cliniques avant-coureurs de la maladie qui peuvent se manifester des années avant le diagnostic. L’objectif est à terme de pouvoir mettre en route un traitement le plus tôt possible, voire avant même le début des signes habituels de la maladie. Ses travaux conduisent son équipe à suivre des cohortes de personnes à risque et à tester de nouveaux traitements des symptômes. Chez les sujets déjà atteints de la maladie de Parkinson, l’objectif est de découvrir des indices qui permettraient de prévoir le profil évolutif, individuel, des patients en particulier en terme de potentialité de réponse aux traitements, de vulnérabilité à développer des troubles de la marche, des anomalies du sommeil, des troubles intellectuels ou du comportement etc. Parallèlement, l’équipe de Marie Vidailhet recherche de nouvelles cibles pour améliorer l’effet de la stimulation cérébrale profonde sur des symptômes résistants aux traitements actuels, comme certains troubles de la marche.

L’équipe d’Etienne Hirsch aborde dans des modèles expérimentaux le rôle des acteurs de l’inflammation dans la genèse et la progression de la maladie de Parkinson. Une des questions est de savoir quelles sont les cellules du système immunitaire capables de favoriser la survie des neurones dopaminergiques, et celles dont l’effet est délétère sur leur survie. L’objectif ultime est de développer des outils capables de stimuler les acteurs du système immunitaire et de l’inflammation, qui se seront avérés protecteurs pour les neurones dopaminergiques. L’équipe d’Etienne Hirsch dispose également d’une grande expertise dans le fonctionnement des circuits de neurones impliqués dans la maladie de Parkinson, et étudie particulièrement le rôle d’un des noyaux (groupe de neurones) de ces circuits dont l’atteinte entraine des troubles de la marche sévères.

L’équipe d’Alexis Brice
réalise des recherches sur le rôle des facteurs génétiques dans la genèse de certaines formes de maladie de Parkinson. Après avoir identifié certains de ces facteurs, elle cherche à comprendre leur rôle normal et au cours de la maladie. Ces approches sont destinées d’une part à générer de nouvelles cibles pour un traitement spécifique de la cause de la maladie et d’autre part, pour identifier les personnes à fort risque de développer la maladie en vue d’un traitement préventif.

Enfin, Jean-Christophe Corvol au centre d’investigation clinique, étudie l’interaction entre facteurs environnementaux et génétiques d’une part, et effets secondaires des traitements d’autre part. Son objectif est de pouvoir limiter les effets secondaires des traitements grâce à une médecine adaptée au profil génétique du patient (médecine personnalisée).

Les approches développées à l’Institut du Cerveau – ICM sont donc porteuses d’espoir dans la mesure où elles vont permettre, par la compréhension des mécanismes de la maladie, d’en faire le diagnostic plus précocement et de tester des nouvelles approches thérapeutiques qui découlent de cette recherche.

Ces recherches au sein de l’Institut du Cerveau – ICM bénéficient du soutien de l’Institut de Neurosciences translationnelles de Paris (IHU-A-Institut du Cerveau – ICM) et du Centre de Recherche de l’Institut du Cerveau – ICM. Elles sont également fortement ancrées dans la clinique de Parkinson, reposant sur un centre expert, au sein de l’Hôpital Universitaire de la Salpêtrière. Nous souhaitons encourager l’implication personnelle des patients atteints de la maladie de Parkinson dans cet effort de recherche. Cela représente un des éléments décisifs de succès.