La gouvernance de l'IHU-A-ICM

Le 1er janvier 2018, l'IHU a été intégré au sein de la Fondation ICM. Le budget d’intervention et de soutien aux projets de recherche, les équipes, les succès et les espoirs... tous sont rassemblés afin de renforcer la cohérence et amplifier le projet scientifique et médical de l'Institut.
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Un mot du Pr Jean-Yves Delattre, Chef du pôle des maladies du système nerveux et Directeur médical de l’Institut du Cerveau – ICM

Vous venez d’être nommé directeur médical de l’Institut du Cerveau – ICM et vous êtes directeur du pôle des maladies du système nerveux de la Pitié-Salpêtrière, que souhaitez-vous développer avec votre nouvelle fonction ?

Le pôle des maladies du système nerveux (MSN) regroupe tous les services de Neurologie, de Psychiatrie, de Soins de suite et rééducation, ainsi que les services de Neurophysiologie et de Neuropathologie du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière. Il représente une force de soins considérable avec près de 500 lits, plus de 1000 agents et près de 250 médecins.

Mon objectif clef est que le pôle MSN, qui est un pôle hospitalo-universitaire, et l’Institut du Cerveau – ICM unissent leurs expertises au service de la recherche clinique et de l’innovation thérapeutique. C’est une opportunité unique pour nos patients et pour notre pays. C’est à mes yeux la priorité absolue.

En quoi votre pratique quotidienne de la médecine influence-t-elle vos travaux de recherche ?

Le contact quotidien avec les hommes souffrants et mourants modifie notre vision de la recherche. D’une part, la recherche est source d’espérance pour le patient et pour nous. Il est parfaitement justifié d’y croire ! Qui aurait dit, il y a peu, que l’immunothérapie, après des décennies d’échec, allait révolutionner la prise en charge de certains des plus terribles cancers ? Qui aurait dit que la thrombectomie, après une dure phase de mise au point, allait s’imposer comme un progrès majeur dans la prise en charge de certains accidents vasculaires cérébraux ? On pourrait ainsi multiplier les exemples. D’autre part, pour le médecin, la bonne recherche est celle qui aide son patient ! Il n’y a pas pour nous de hiérarchie dans la recherche. Nous avons besoin de cerveaux pour comprendre et concevoir mais nous avons tout autant besoin de cerveaux pour élaborer et conduire des essais cliniques rigoureux. Si une de ces composantes manque, il n’y a pas d’avancée pour le patient.

Si vous deviez retenir trois faits marquants pour 2015, quels seraient-ils ?

Je n’en retiens qu’un qui est au dessus de mes thèmes d’intérêt : la solidarité de la nation autour des valeurs de la république. L’incroyable force que nous dégageons quand nous sommes unis !

Quels sont vos espoirs pour 2016 ?

Obtenir le feu vert pour construire un nouveau bâtiment « Paul Castaigne » qui permettra de regrouper toute la Neurologie du site Pitié-Salpêtrière et profiter collectivement de ce grand chantier pour repenser nos organisations en associant de façon beaucoup plus étroite, au lit du patient, la prise en charge médicale et la recherche clinique.

Permettre aux équipes paramédicales et médicales du pôle de mieux se reconnaitre dans l’Institut du Cerveau – ICM. C’est « notre Institut du Cerveau – ICM » !

Quel est votre vision de l’avenir ? Quelle sera pour vous la médecine de demain ?

Prédictive et « sur mesure » chez des patients parfaitement informés et décideurs. La médecine a toujours progressé en identifiant des entités différentes accessibles à des thérapies différentes dans ce qui apparaissait au début comme un cadre commun. Il n’y a pas de raison que cela change.

Je pense aussi que la parole des patients sera de plus en plus forte et écoutée, y compris lorsqu’il s’agira, face à la maladie incurable et invalidante, de décider de l’avenir.